Déficience auditive et TSA : comment différencier leurs manifestations ? Etude de cas d'une cohorte de cinq enfants diagnostiqués déficients auditifs avec un TSA ou avec suspicion de TSA

Guittonneau, Clémence (2022) Déficience auditive et TSA : comment différencier leurs manifestations ? Etude de cas d'une cohorte de cinq enfants diagnostiqués déficients auditifs avec un TSA ou avec suspicion de TSA. [Mémoire]

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Résumé en français

La déficience auditive est dépistée dès les premiers jours de vie, à l'inverse du TSA. Certains enfants sourds peuvent présenter des troubles associés, comme le TSA, avec une prévalence qui ne cesse d'augmenter. La surdité et le TSA créent à eux-seuls des troubles du langage et de la communication avec des manifestations parfois très ressemblantes pouvant prêter à confusion. Ainsi, la cooccurrence des deux troubles retarde le diagnostic du TSA du fait d'une méconnaissance par les professionnels, du chevauchement des signes et d'un manque d'outils adaptés. Amy Szarkowski et coll. (2014) ont répertorié dans un tableau élaboré à partir des critères de la dyade du DSM-V des signes très spécifiques du TSA associé à une surdité afin de guider les professionnels dans la reconnaissance précoce des signes d'alerte et d'orienter rapidement vers un parcours diagnostique. La connaissance et la différentiation des signes en amont est primordiale. A travers une étude de cas rétrospective de dossiers d'une cohorte de cinq enfants sourds profonds implantés cochléaire et autistes ou avec une suspicion de TSA, nous avons réalisé une analyse comparative entre les signes du TSA retrouvés dans les bilans des enfants et les signes formulés dans le tableau référentiel à 18 mois et à 4 ans avec une cotation précise. Les résultats démontrent que tous les enfants présentaient un nombre important de signes du TSA malgré des manifestations hétérogènes. Une analyse plus poussée sur les signes spécifiques à la surdité indique que tous les enfants démontraient déjà des déficits dans l'acquisition de la LSF et de la langue orale ainsi que des difficultés relationnelles et des troubles sensoriels impactant le port de l'implant. La persistance et l'intensité des déficits étaient bien trop importantes pour être attribuées à la surdité seule. A 18 mois comme à 4 ans, une grande majorité d'items était présente, validant ainsi les critères de la dyade et nos hypothèses. Les résultats exposent la possible sensibilité globale de la grille et le fait qu'elle aurait pu interpeller sur la présence de signes caractéristiques dès 18 mois. En résumé, cette étude permet de mettre en avant la probable fiabilité de la grille et surtout, son intérêt dans le repérage de signes précoces de TSA chez l'enfant sourd. Elle pourrait être par ailleurs complétée par l'évaluation d'une autre cohorte d'enfants sourds et autistes. La création d'une grille décisionnelle et la validation des critères du TSA chez une population sourde pourraient être envisagées.

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