Campan, Pierre
(2025)
Caractéristiques des accidents hémorragiques sous anticoagulants au CHU de Toulouse en 2023.
Thèse d'exercice en Thèses > Pharmacie, Université de Toulouse.
Résumé en français
Contexte : Les antithrombotiques représentent la deuxième cause d'hospitalisation pour effet indésirable médicamenteux (IATROSTAT 2018) avec une part très importante des anticoagulants, oraux ou injectables. L'arrivée sur le marché de nouveaux anticoagulants oraux au début de la décennie précédente a initié une évolution des pratiques d'utilisation de ces médicaments à haut risque iatrogène. L'objectif principal de cette étude intitulée HARM 2023 (Hemorrhage Anticoagulant Risk Monitoring 2023) est de décrire les caractéristiques des accidents hémorragiques sous anticoagulants. Les objectifs secondaires visent à décrire les caractéristiques de la prise en charge de ces évènements hémorragiques et de comparer les AOD, AVK et HBPM.
Matériel et méthode : Nous avons réalisé une étude descriptive, rétrospective et monocentrique au Centre Hospitalier Universitaire (CHU) de Toulouse, incluant, du 1er janvier au 31 décembre 2023, tous les patients hospitalisés pour un évènement hémorragique grave sous médicament anticoagulant. Ces patients, issus de plusieurs services, ont été isolés par le Département de l'Informatique Médicale (DIM) via le Programme de Médicalisation du Système d'Information (PMSI). Les dossiers qui répondaient aux critères d'inclusion ont ensuite été analysés, permettant la construction d'une base de données, avant analyse statistique.
Résultats : Parmi les 894 patients recensés, 298 ont été inclus : 206 étaient sous AOD, 67 sous AVK et 25 sous HBPM avec une moyenne d'âge de 77 ans. L'indication principale était la fibrillation atriale (79,1%). L'insuffisance rénale était la comorbidité la plus fréquente (31,5%) après l'hypertension artérielle (65,8%). Un antiagrégant plaquettaire était concomitant pour 63 patients. Un score HAS-BLED supérieur ou égal à 3 était retrouvé pour 22,1% des patients. 4,7% des patients ne présentaient aucune comorbidité ou co-médication favorisant l'hémorragie. La localisation hémorragique préférentielle était digestive (36,6%), puis cérébrale (31,2%) et musculaire ou de paroi (16,1%). La circonstance principale était traumatique (20,8%). 103 patients (34,6%) ont bénéficié d'un geste hémostatique, majoritairement chirurgical, et 41,3% des anticoagulants ont été antagonisés. La durée de séjour était de 9,1 jours en moyenne, plus longue pour les patients sous AVK que sous AOD (p=0,03). Une anticoagulation à dose curative était reprise en moyenne 7,6 jours après l'évènement. La mortalité de l'échantillon était de 10,4%.
Conclusion : Malgré le changement des pratiques en faveur des AOD, les anticoagulants demeurent associés à de nombreux accidents hémorragiques. La population âgée, polypathologique et polymédiquée majoritairement concernée par ces antithrombotiques, nécessite une évaluation rigoureuse du contexte clinique et médicamenteux pour limiter le risque hémorragique et prévenir ces évènements iatrogènes.
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Date de soutenance: |
14 Mai 2025 |
Directeur(s) de thèse: |
Bura-Riviere, Alessandra |
Sujet(s): |
Thèses > Pharmacie |
Facultés: |
Facultés > Pharmacie |
Mots-clés libres: |
Anticoagulants oraux direct - Antivitamines K - Héparines de bas poids moléculaires - Hémorragie - Antagonisation - Effet indésirable médicamenteux |
Déposé le: |
26 May 2025 13:29 |
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