Les médecins généralistes, des cordonniers pas si mal chaussés ? Étude Qualitative de la santé somatique chez les médecins généralistes de plus de 50 ans en Haute-Garonne

Causley, Rachel and Denis, Antoine (2025) Les médecins généralistes, des cordonniers pas si mal chaussés ? Étude Qualitative de la santé somatique chez les médecins généralistes de plus de 50 ans en Haute-Garonne. Thèse d'exercice en Thèses > Médecine générale, Université de Toulouse.

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Résumé en français

Introduction : Le médecin généraliste, grâce à ses compétences, est en mesure d'établir ses propres diagnostics et de s'auto prescrire des traitements. Pourtant, lorsqu'on évoque la santé des médecins, l'adage " Les cordonniers les plus mal chaussés " est souvent évoqué. Du fait du rôle central que joue le médecin généraliste dans le système de soins, préserver sa santé apparait comme primordial. Objectif : Comprendre comment les médecins généralistes organisent la prise en charge de leur santé somatique. Matériel et Méthodes : Une recherche qualitative par entretiens individuels semi-dirigés, avec analyse thématique, a été réalisée auprès de médecins généralistes de plus de 50 ans en Haute-Garonne. Résultats : Douze médecins généralistes, âgés de 54 à 71ans, et encore en activité, ont été interrogés entre juin 2023 et octobre 2024. Leur chemin de soin est bien différent de celui des patients non-médecins. Ils réalisent pour la plupart leur suivi seuls, avec une tendance à l'auto-soin et un recours minimal aux confrères. Ce comportement est façonné par divers facteurs, tels que le manque de temps, la charge de travail, mais également par une culture professionnelle imprégnée de résilience et d'abnégation. Il semble exister une discordance entre la perception qu'ont les médecins de leur santé et la réalité de leur prise en charge. En effet, selon notre étude, les cordonniers ne semblent pas si mal chaussés. Néanmoins, certains freins existent et compromettent une prise en charge optimale : le mythe du " médecin invincible ", la réticence à solliciter un confrère, et l'inconfort lié au fait de devenir patient, accentuent l'isolement du médecin face à sa propre santé. Conclusion : Alliant pour la plupart rigueur et prudence dans leur suivi et leur auto-prescription, les cordonniers ne semblent finalement pas si mal chaussés. Cependant, en raison de leur statut de médecins généralistes, ils se retrouvent parfois isolés dans la gestion de leur santé. La mise en place de structures et de formations dédiées à la santé des médecins apparaît comme essentielle, ainsi que la sensibilisation et l'accompagnement des médecins dans la gestion de leur auto-soin.

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