Patch de péricarde bovin versus allogreffe artérielle cryopréservée dans le traitement des infections de l'aorte abdominale natives et prothétiques : une étude multicentrique comparative

Battistella, Lucas (2024) Patch de péricarde bovin versus allogreffe artérielle cryopréservée dans le traitement des infections de l'aorte abdominale natives et prothétiques : une étude multicentrique comparative. Thèse d'exercice en Thèses > Médecine spécialisée, Université Toulouse III - Paul Sabatier.

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Résumé en français

Contexte : Alors que la chirurgie avec reconstruction anatomique des infections de prothèses aortiques et des aortites infectieuses natives s'est imposée au fil du temps, le substitut idéal n'est pas clairement défini. L'allogreffe artérielle cryoconservée (AAC) reconnue comme résistante aux infections présente non seulement des problèmes de disponibilité rendant son usage compliqué, notamment en urgence, avec un certain nombre d'évolutions anévrysmales au long cours. Le patch de péricarde bovin tubulisé (PBT), disponible dans tous les cas, semble donner des résultats prometteurs dans la littérature récente. Nous proposons une étude comparative de ces deux substituts dans cette indication. Matériel et méthodes : Nous avons réalisé une étude observationnelle bicentrique rétrospective de Janvier 2010 à Décembre 2023 incluant tous les patients opérés d'une infection de prothèse aortique et d'une aortite infectieuse native avec reconstruction par AAC et prospectivement les reconstructions par PBT de Juillet 2017 à Décembre 2023. Le diagnostic d'infection était établi selon les critères MAGIC. Les comorbidités préopératoires des patients ont été colligées pour comparer les groupes. La morbimortalité postopératoire a ensuite été comparée. L'évaluation à moyen terme a consisté à comparer selon la méthode de Kaplan Meier : la mortalité postopératoire, la perméabilité, le taux de réinfection, le taux de réintervention. Résultats : 169 patients ont été inclus d'un âge moyen de 70,9 ans (± 9,07) avec 104 infections prothétiques (61,54%), 33 infections d'EVAR (19,53%) et 62 infections d'aortes natives (18,93%). 111 patients ont eu une reconstruction par AAC (65,68%), 58 par PBT (34,32%). Les 2 populations étaient comparables en termes de comorbidités cardiorespiratoires préopératoires et de type de chirurgie réalisée. De même au niveau infectiologique, les différents pathogènes étaient répartis équitablement avec notamment 25 % de fistule aortodigestive dans chaque groupe. Il n'y avait pas de différence significative en terme de complication postopératoire avec une durée de séjour comparable (23,9 jours dans le groupe AAC Vs 24,9 jours dans le groupe PBT). Au cours d'un suivi médian de 18,17 mois [2,60- 44,97], la survie était comparable avec 75%, 70% et 68% pour les AAC versus 73%, 68% et 68% pour les PBT (p = .89) ; la survie sans réinfection était équivalente avec 71%, 64% et 61% pour les AAC versus 66%, 65%, 62% pour PBT (p = .78) ; la perméabilité primaire était comparable avec 95%, 94% et 93% pour les AAC versus 92%, 87% et 87% pour les PBT (p = .86) et l'absence de réintervention était équivalente avec 92%, 89%, et 88% versus 95%, 88%, et 84% (p = .51) à 6, 12 et 24 mois respectivement. Conclusion : Le PBT offre une possibilité de reconstruction dans ce contexte d'infection aortique en un temps, sans problème de disponibilité, avec des résultats comparables en termes de survie, de résistance à l'infection, de perméabilité et d'absence de réintervention que les AAC. Un suivi à plus long temps terme semble nécessaire pour valider cette comparabilité dans le temps.

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