INOPIC : Infections à Nocardia chez les patients immunocompétents

Lemaitre, Agathe (2024) INOPIC : Infections à Nocardia chez les patients immunocompétents. Thèse d'exercice en Thèses > Médecine spécialisée, Université Toulouse III - Paul Sabatier.

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Résumé en français

Introduction : Les infections à Nocardia étaient historiquement connues comme opportunistes, mais sont de plus en plus fréquemment observées chez les patients immunocompétents. Le but de cette étude est de comparer les caractéristiques de patients immunocompétents présentant des infections à Nocardia à celles de sujets immunodéprimés pour rechercher des facteurs de risque et déterminer si la gestion de l'infection peut être différente entre ces 2 populations. Matériel et méthodes : Les données de patients ayant des prélèvements avec cultures positives à Nocardia entre 2015 et 2023 ont été collectées au CHU de Toulouse et au CH d'Albi. Les cas ont ensuite été classés en 2 groupes : immunocompétent ou immunodéprimé comprenant déficit immunitaire, transplantation d'organe solide ou de cellules souches hématopoïétiques, traitement immunosuppresseur, corticothérapie per os pendant au moins 3 mois (sans dose minimale) et diabète. Résultats : Parmi les 43 patients inclus, 19 étaient immunodéprimés (44,2%) et 24 étaient immunocompétents (55,8%), dont 22 présentaient une pathologie bronchique sous-jacente (91,6%). Le type d'immunosuppression le plus fréquent était la corticothérapie orale. Le poumon était le site d'infection le plus fréquent chez 97,7% des patients (n=42), puis le cerveau chez 6,98% des patients (n=3). Dix patients étaient considérés comme colonisés avec un prélèvement pulmonaire positif à Nocardia mais sans symptôme ni modification du scanner thoracique. Ils étaient tous immunocompétents et porteurs d'une maladie bronchique. Les atteintes scannographiques entre les 2 groupes étaient similaires. L'espèce isolée la plus fréquente était N.abscessus chez 14 patients (35.6%). 27 patients ont reçu un traitement antibiotique, plus fréquemment dans le groupe immunodéprimé (p=0.00013). Le taux de mortalité à 3 ans était de 4,17% chez les patients immunocompétents et de 26,3% chez les patients immunodéprimés. Conclusion : Les patients immunocompétents, notamment porteurs de pathologie bronchique sont également à risque de présenter des infections à Nocardia. Celles-ci sont cependant rarement disséminées, avec un taux de mortalité plus faible que chez les immunodéprimés. Il existe également des patients colonisés ; la mise en place d'un traitement spécifique doit se discuter en fonction de la symptomatologie et des données paracliniques, car il s'agit d'un traitement antibiotique de longue durée pouvant entrainer des effets indésirables.

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