Interactions entre le cannabis thérapeutique et l'hormonothérapie anticancéreuse

Rigal, Benjamin (2024) Interactions entre le cannabis thérapeutique et l'hormonothérapie anticancéreuse. Thèse d'exercice en Thèses > Pharmacie, Université Toulouse III - Paul Sabatier.

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Résumé en français

Le cannabis connaît depuis quelques années un regain d'intérêt en médecine pour ses propriétés multiples. Celles-ci sont particulièrement intéressantes dans le cadre des cancers notamment pour traiter les symptômes de la maladie ou limiter les effets indésirables des traitements, souvent lourds. Dans le cadre d'une expérimentation visant à développer le cannabis médical en France, l'ANSM a voulu l'étudier dans cette indication-là. La question était alors, avant d'évaluer son efficacité, d'établir le risque d'interaction entre le cannabis et les traitements anticancéreux pouvant aboutir à une perte d'efficacité de ceux-ci. Reprenant l'évaluation du groupe de pharmacologie clinique oncologique (GPCO) demandée par l'ANSM en 2021, nous avons évalué le risque d'interaction entre le cannabis et l'hormonothérapie anticancéreuse, ces dernières étant celles le plus souvent rencontré en officine. Il n'existe aucune étude spécifique d'interactions entre le cannabis et l'hormonothérapie anticancéreuse. Nous nous sommes donc penchés sur les données in vitro et in vivo établissant l'effet du cannabis sur les déterminants pharmacocinétiques d'intérêt que nous avons ensuite croisé avec les données des RCP et de la littérature sur le métabolisme des anticancéreux. Il apparaît, selon les études in vitro existantes, que le cannabis possède des propriétés inhibitrices vis-à-vis de nombreux cytochromes P450 ainsi que certains transporteurs transmembranaires impliqués dans le métabolisme des hormonothérapies. Le cannabis, et plus spécifiquement le CBD, semble capable d'interagir avec certains de ces traitements lorsqu'utilisé à forte dose (AMM, cannabis illicite) mais ces interactions sont peu probables à faible dose (doses de l'expérimentation et doses disponibles en ville). Le rôle du pharmacien sera d'alerter les patients sur ces potentielles interactions, leur surveillance se fera essentiellement par l'évaluation des effets indésirables, qui devront faire l'objet de déclarations.

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