Matteoni, Adèle
(2024)
Évaluation du suivi gynécologique des patientes victimes de violences sexuelles ou conjugales consultant à l'unité médico-judiciaire du CHU de Toulouse.
Thèse d'exercice en Thèses > Médecine spécialisée, Université Toulouse III - Paul Sabatier.
Résumé en français
L'objectif de notre travail était d'une part d' identifier les besoins de soins en gynécologie des patientes victimes de violences sexuelles ou conjugales dans l'optique de la création d'un parcours de soins spécialisé à la Maison des femmes de Toulouse, et d'autre part interroger les soignants sur leur pratique quant au dépistage des violences à la maternité Paule de Viguier, les freins qui y sont associées et les besoins de formation des professionnel.le.s de santé
Résultats : Entre avril et juin 2023, 469 patientes ont consulté à l'UMJ dans un contexte de violences sexuelles ou conjugales, 62 ont répondu au questionnaire de notre étude. La grande majorité (n=60) consultaient pour des violences conjugales chroniques. La population des patientes répondantes étaient comparable à la population globale de l'UMJ, en dehors du pays d'origine (8% étaient nées dans un pays autre que la France vs 24% dans la population globale, p=0,0039), des antécédents psychiatriques (22% vs 49%, p=0,0001), et du type de violence (sexuelles pour 6% vs 32%, p<0,0001), ce qui représentent des populations pourtant plus à risque de rupture de soins. Les patientes répondantes déclaraient ne pas avoir un suivi gynécologique régulier dans 35,6%, % des cas, se traduisant par un moindre accès à la contraception (28% vs 51%, p=0,09), plus de douleurs pelviennes chroniques (47% vs 23%, p=0,05), un dépistage par frottis moins à jour (jamais de frottis ou de > de 5 ans pour 47,06% vs 3,33%, p<0,0001) une moindre couverture par le vaccin contre le papillomavirus pour leurs enfants (0% vs 53%, p=0,01). Parmi les patientes non suivies, 68% étaient demandeuses d'une consultation gynécologique en milieu spécialisé, ce à quoi la maison des femmes pourra répondre en offrant un parcours de soins spécialisé.
Par ailleurs, 98 professionnel.le.s de santé de la maternité Paule de Viguier ont répondu au second questionnaire. Parmi eux 26,5% réalisent un dépistage systématique des violences. Différents freins ont été identifiés, et sont présents également chez les professionnel.le.s qui se déclarent formé.e.s à la prise en charge des femmes victimes de violence : pas de solution connue pour orienter les femmes (37%), gène due à la présence de l'accompagnant (38%).
Conclusion : il existe effectivement un déficit de suivi gynécologique chez les patientes victimes de violences, mais, également, une véritable demande de suivi, à condition que celui-ci soit effectué par un.e professionnel.le de santé spécialisé.e, solution qui pourra être mis en place à la Maison des femmes. Les professionnel.le.s de santé travaillant à la maternité sont encore insuffisamment formé.e.s à la prise en charge de ces patientes, et se heurtent à de nombreux freins qui, maintenant qu'ils sont identifiés, devront être travaillés et levés.
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Date de soutenance: |
17 Octobre 2024 |
Directeur(s) de thèse: |
Weyl, Ariane |
Sujet(s): |
Thèses > Médecine spécialisée |
Facultés: |
Facultés > Purpan |
Mots-clés libres: |
Dépistage - Suivi gynécologique - Violences sexuelles - Violences conjugales - Formation |
Déposé le: |
06 Jan 2025 16:43 |
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