Cœur et Femmes : l'exemple de la prise en charge de l'insuffisance mitrale

Abadie, Flavie (2024) Cœur et Femmes : l'exemple de la prise en charge de l'insuffisance mitrale. Thèse d'exercice en Thèses > Médecine spécialisée, Université Toulouse III - Paul Sabatier.

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Résumé en français

Introduction : Bien que l'insuffisance mitrale (IM) soit la seconde valvulopathie la plus fréquente dans le monde, la plupart des études sur le sujet inclut une faible proportion de femmes. Pourtant, d'un point de vu épidémiologique, la prévalence de l'IM est similaire entre hommes et femmes. Objectif : Nous avons analysé les différences liées au sexe dans la prise en charge de l'IM au CHU de Toulouse. Matériel et méthodes : Tous les patients ayant eu une intervention valvulaire mitrale (percutanée ou chirurgicale) en 2019 au CHU de Toulouse ont été inclus. Ils ont par la suite été assignés à deux groupes en fonction du genre (hommes et femmes). Résultats : Parmi les 145 patients inclus, seulement 44 (30%) étaient des femmes. En préopératoire, les femmes étaient plus âgées (74 ± 11 ans contre 68 ± 14 ans, p 0,05), avaient un Society of Thoracic Surgery (STS) score plus élevé (4 ± 3,4 % contre 2,7 ± 2,4 %, p 0,008) et nécessitaient davantage de diurétiques (31 (70 %) contre 54 (54%), p 0,05) que les hommes. Sur le plan anatomique, elles avaient des diamètres télédiastoliques ventriculaires gauches plus petits (53 ± 6 mm contre 59 ± 8 mm, p 0,01). Le type d'approche (percutané ou chirurgical) et le type de procédure chirurgicale (prothèse ou plastie mitrale) étaient similaires entre hommes et femmes. Aucune différence liée au sexe n'a été retrouvée en termes de décès intra-hospitalier ou de durée d'hospitalisation. Après 5 ans de suivi, 6 patients ont été perdus de vue. Si le taux de mortalité et de ré-intervention étaient similaires, les femmes étaient plus dyspnéiques aux dernières nouvelles (NYHA >2) (12 (27%) contre 11 (11%), p 0,02) bien qu'on ne retrouvât pas de différence de FEVG ou de sévérité de l'IM. Conclusion : Les femmes semblent être sous référées à une prise en charge invasive des IM sévères, malgré le fait qu'il s'agisse de la prise en charge recommandée. Quand elles le sont, c'est à un stade plus avancé de la maladie. Bien qu'elles bénéficient de techniques de prise en charge identiques, avec le même pronostic que les hommes, elles restent parfois plus dyspnéiques à distance malgré la réduction de l'IM, reflétant probablement le délai initial de prise en charge. Des recommandations adaptées à la surface corporelle et un contrôle renforcé des symptômes chez les femmes avant l'installation de l'insuffisance cardiaque doit être considéré.

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