Collaboration médecin généraliste et psychologue : analyse du contenu des consultations en binôme dans le Comminges

Aubert, Lisa-Marie (2023) Collaboration médecin généraliste et psychologue : analyse du contenu des consultations en binôme dans le Comminges. Thèse d'exercice en Thèses > Médecine générale, Université Toulouse III - Paul Sabatier.

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Résumé en français

Introduction : en France, la prévalence des troubles mentaux est élevée. La littérature constate un manque de collaboration entre les médecins généralistes (MG) et les acteurs en santé mentale. Depuis 2019, un projet innovant de consultation en binôme médecin généraliste et psychologue a été mis en place dans le Comminges (31). Les principaux objectifs de l'étude étaient d'évaluer l'apport du second professionnel lors de la consultation et de proposer un outil d'aide méthodologique pour encadrer sa pratique. Méthode : l'étude était quantitative, rétrospective sur données préexistantes issues de dossiers médicaux, et multicentrique. Une grille d'analyse spécifique a été créé pour objectiver la lecture de ces données. Résultats : 40 consultations en binôme ont été étudiées. 75% des plaintes initiales étaient d'ordre psychique. Le nombre de psychothérapies proposées par le psychologue était le même en cas de plainte psychique ou somatique. Les prescriptions de psychotropes par les MG restaient élevées en cas de plainte psychique unique. La proportion de patients qui entreprenait un suivi psychothérapeutique après la consultation était plus élevée en cas de proposition non médicamenteuse (p=0,009), principalement faite par le psychologue. Chez le psychologue, le MG intervenait sur des problématiques d'ordre somatique. Les interactions au sein du binôme étaient peu décrites et le langage employé était différent. Discussion : chez le MG, la prise en charge du trouble psychique apparaît plus adaptée aux recommandations grâce à la présence du psychologue, même si les prescriptions de psychotropes du MG restent prépondérantes. Les interventions du psychologue semblent également favoriser l'acceptation du suivi psychothérapeutique par les patients. La présence du second professionnel semble permettre une meilleure interaction " corps/psyché " et ainsi une prise en charge du patient dans sa globalité, plus optimale. Une complémentarité des savoirs est observée mais également des différences de langage employé, pouvant illustrer la spécificité de chacun. L'outil méthodologique créé permet de favoriser des interactions au sein du binôme et d'intégrer le second professionnel aux décisions thérapeutiques. Conclusion : la consultation en binôme apparaît comme une pratique modélisante de la collaboration interprofessionnelle, essentielle dans les soins coordonnés. Elle se présente comme une méthode permettant de majorer les interactions utiles à la connaissance de l'autre et d'optimiser la qualité des soins proposés.

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