Freins et leviers à la vaccination du jeune garçon par le GARDASIL 9(r) : histoire d'un processus décisionnel familial

Quilliet, Margaux and Zago, Mathilde (2023) Freins et leviers à la vaccination du jeune garçon par le GARDASIL 9(r) : histoire d'un processus décisionnel familial. Thèse d'exercice en Thèses > Médecine générale, Université Toulouse III - Paul Sabatier.

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Résumé en français

Introduction : l'infection par le Human Papillomavirus (HPV) est l'infection sexuellement transmissible la plus fréquente. Ce virus peut être responsable de cancers et de condylomes aussi bien chez les femmes que chez les hommes. La vaccination anti-HPV est recommandée en France depuis 2006 chez les jeunes filles et depuis janvier 2021 chez les garçons. Nous avons voulu recenser les déterminants qui jouent un rôle dans le processus décisionnel vaccinal chez les parents des garçons de 11 à 19 ans. Objectifs : l'objectif principal de notre travail était d'explorer les freins et les leviers des parents à la vaccination par GARDASIL 9(r) chez leur(s) garçon(s). L'objectif secondaire était d'identifier les pistes pour améliorer cette couverture vaccinale. Méthode : nous avons mené´ une étude qualitative sous forme d'entretiens individuels. Nous en avons réalisés dix entre mars 2021 et octobre 2022. A partir des verbatims, un codage a été fait. Notre population cible était les parents d'adolescents de garçons de 11 à 19 ans. Résultats : les freins à la vaccination GARDASIL 9(r) étaient entre autres le manque d'informations, la crainte parentale d'être responsable en cas d'effets indésirables, la non-obligation vaccinale, le manque d'intérêt perçu chez les garçons, l'abord de la sexualité et l'absence de consultation dédiée chez les garçons. Les leviers retrouvés étaient l'obtention d'une protection collective et la sensibilisation des garçons aux pathologies féminines ainsi qu'à leur rôle dans la transmission du HPV. Le médecin délivrait l'information vaccinale à la mère qui jouait un rôle central dans la transmission auprès du père, souvent passif. Le binôme de parents prenait la décision ensemble, mêlant plus ou moins l'adolescent à la discussion. Discussion : la balance décisionnelle s'inscrit sur un modèle tripartite mère/père/enfant où des facteurs extrinsèques et intrinsèques entrent en jeu. De façon générale, les femmes ont une meilleure connaissance du HPV dès l'adolescence par rapport aux hommes, qui sont moins impliqués dans le suivi médical de leurs enfants et moins à l'aise pour discuter de sexualité avec eux. Parmi les réflexions qui se sont dégagées de nos résultats, informer le public concerné aussi bien à l'échelle collective qu'individuelle doit être une priorité. Proposer des consultations systématiques à l'entrée de l'adolescence du garçon, aborder ce vaccin lors du FCU de la mère et introduire en consultation le sujet de la sexualité auprès des pères pourraient aussi améliorer la diffusion de l'information et l'adhésion vaccinale. Conclusion : la complexité de ce processus décisionnel rend nécessaire une diversité de discours afin d'optimiser l'adhésion vaccinale. Elle fait intervenir l'enfant et son niveau de maturité ainsi que les parents et leur position face à la sexualité. Nous devons en tenir compte en tant que médecins généralistes et référents de la décision vaccinale familiale. Une approche globale est nécessaire en coopération avec les instances en Santé Publique afin de multiplier l'information.

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