Déterminants des lésions hémorragiques intracrâniennes chez les patients âgés admis aux urgences pour traumatisme crânien léger à la suite d'une chute de leur hauteur

Lécuyer, Lucie (2022) Déterminants des lésions hémorragiques intracrâniennes chez les patients âgés admis aux urgences pour traumatisme crânien léger à la suite d'une chute de leur hauteur. Thèse d'exercice en Thèses > Médecine spécialisée, Université Toulouse III - Paul Sabatier.

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Résumé en français

Introduction : le traumatisme crânien léger chez la personne âgée est un motif fréquent de consultation dans les services d'urgence. La TDM cérébrale est l'outil de référence pour la recherche de lésion hémorragique intracrânienne. Il n'existe pas actuellement de score prédictif de lésion hémorragique intracrânienne conduisant à la réalisation systématique d'une imagerie cérébrale en urgence en cas de traumatisme crânien dans cette population. L'objectif principal de notre étude était d'identifier les déterminants cliniques prédictifs de lésion hémorragique intracrânienne, en intégrant la localisation de l'impact cutané, chez les sujets âgés admis aux urgences pour un traumatisme crânien à la suite d'une chute de leur hauteur. Méthode : il s'agissait d'une étude observationnelle rétrospective et monocentrique, réalisée au CHU de Toulouse entre janvier 2017 et septembre 2017. Le critère de jugement principal était la découverte d'une lésion hémorragique intracrânienne à la TDM cérébrale effectuée en urgence. Résultats : parmi les 1036 patients inclus, 94 soit 9,1% (IC 95% [7,4 - 10,9]) ont présenté une lésion hémorragique à la TDM cérébrale. Deux patients soit 2,1% (IC 95% [0,3 - 7,4]) ont nécessité une prise en charge neurochirurgicale. En analyse multivariée, comparée à l'absence d'impact, le risque relatif de lésion était de 1,3 (95% CI 0,3 - 7,0) en cas d'impact facial, de 3,4 (95% CI 0.8 - 15,4) en cas d'impact frontal et de 6,0 (95% CI 1,4 - 26,7) en cas d'impact temporo-pariétal ou occipital. Les patients ayant présenté des vomissements, une amnésie des faits, une perte de connaissance initiale ou encore une altération du score de Glasgow avaient également un surrisque de saignement intracrânien. La prise d'antiagrégants ou anticoagulants n'était pas associée à un surrisque de lésion hémorragique intracrânienne. Conclusion : nos résultats confortent l'existence de déterminants de lésions hémorragiques intracrâniennes spécifiques à la population âgée victime d'un traumatisme crânien après une chute de leur hauteur : la localisation de l'impact cutané, l'altération du score de Glasgow, l'existence de vomissement(s), la perte de connaissance et l'amnésie de la chute. Le prise d'anticoagulant ou d'antiagrégant plaquettaire n'était pas associée à un surrisque de saignement intracrânien. Ces résultats nécessitent une validation externe prospective pour permettre de mieux guider l'indication d'une imagerie cérébrale en urgences chez ces patients.

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