Les teignes chez l’enfant. Description et analyse d’une série de 135 cas pédiatriques au CHU de Toulouse de 2008 à 2020

Houssin, Laureline (2022) Les teignes chez l’enfant. Description et analyse d’une série de 135 cas pédiatriques au CHU de Toulouse de 2008 à 2020. Thèse d'exercice en Thèses > Médecine spécialisée, Université Toulouse III - Paul Sabatier.

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Résumé en français

Introduction : Les teignes sont des mycoses superficielles qui résultent de l’envahissement pilaire par les dermatophytes (Microsporum ou Trichophyton). L’initiation du traitement doit se faire dès la suspicion clinique, après le prélèvement fungique mais avant l’obtention des résultats de la culture, qui peut être longue. Le choix de la molécule est guidé par l’examen par la lumière de Wood et l’examen direct mycologique si disponible.Méthodes : Description et analyse des cas pédiatriques de teignes en menant une étude rétrospective sur 135 enfants de moins de 15 ans ayant consulté au CHU de Toulouse entre 2008 et 2020 avec un diagnostic clinique de teigne (fait par un pédiatre ou un dermatologue) et/ou avec un prélèvement fungique de certitude. Résultats : L’âge médian était de 5 ans et demi, la population était urbaine dans 69% des cas, un animal était retrouvé au domicile pour 38 % des familles et un voyage ou une adoption étaient notés dans 42 % des cas (dont 10 enfants adoptés). On ne retrouvait pas de variation significative d’incidence au cours des années ni des saisons. Nous retrouvions 2/3 de teignes tondantes et 1/3 de kérions. Les prélèvements fungiques de certitude permettaient d’identifier le genre du dermatophyte dans 72 % des dossiers : un Trichophyton dans 2/3 des cas et un Microsporum dans 1/3 des cas. 8 patients sur 135 n’ont eu aucun prélèvement. 7 espèces différentes ont été recensées, dont principalement T.tonsurans (26%), T.soudanense (20%) et T.mentagrophytes (17%), M. Canis (16%) et M. audouinii (14%), reflet de l’augmentation de l’immigration africaine dans notre région (Afrique sub-saharienne et du Maghreb) et de l’engouement toujours fort pour les animaux de compagnie (chats, chiens mais aussi Nouveaux Animaux de Compagnie). Le mode de transmission était essentiellement anthropophile (63%), puis zoophile (33%) et enfin tellurique (4%). 77% des patients ont reçu un traitement conforme au protocole thérapeutique en vigueur à l’époque. Nous n’avons pas retrouvé de données discriminantes orientant vers le genre de dermatophyte (Trichophyton ou Microsporum) dans les éléments anamnestiques ou les aspects cliniques des teignes. En revanche, la notion d’un voyage ou d’une adoption et la description d’une teigne tondante à petites plaques étaient des éléments significativement en faveur d’une transmission anthropophile (p<0.001). De même, le mode d’habitation précaire orientait vers une transmission interhumaine, sans différence significative. A l’inverse, la présence d’un animal au domicile (chat, chien, lapin ou rongeur) et les kérions orientaient vers une transmission zoophile (p<0.01). Ces éléments, recueillis dès la première consultation, permettent donc de cibler immédiatement le dépistage (de la famille ou de l’animal) et donc de limiter le risque de transmission. Conclusion : Depuis l’arrêt de commercialisation de la griséofulvine en 2021, la prise en charge thérapeutique suit des recommandations précises avec le traitement par terbinafine en première intention -sauf si Microsporum identifié où l’itraconazole est en première ligne. Des études multicentriques, prospectives et de plus grande ampleur seraient intéressantes pour rechercher d’éventuels éléments discriminants dans l’interrogatoire ou la clinique permettant l’identification du genre de dermatophyte, afin de choisir au mieux et précocement la meilleure molécule. Il conviendrait également de comparer l’ancien traitement (griséofulvine) avec les nouvelles molécules recommandées (itraconazole et terbinafine), en terme d’efficacité et de tolérance.

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