Traumatisme psychique des populations exposées à la médiatisation d'évènements traumatiques et évaluation de l'impact sur le flux des structures d'urgence

Messai, Inès (2021) Traumatisme psychique des populations exposées à la médiatisation d'évènements traumatiques et évaluation de l'impact sur le flux des structures d'urgence. Thèse d'exercice en Thèses > Médecine spécialisée, Université Toulouse III - Paul Sabatier.

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Résumé en français

Introduction : une récente étude a montré que des catastrophes sanitaires du fait d'une médiatisation intense entraînaient, passé l'afflux initial de victimes, une diminution significative du recours aux services d'urgence avoisinants. Ceci pourrait s'expliquer par un phénomène de dissociation péri-traumatique, composante du psychotraumatisme. Cette étude a pour but d'évaluer si ce phénomène, du fait d'une large couverture médiatique, génère une baisse de l'afflux des patients dans les structures d'urgence distantes géographiquement de l'évènement. Matériels et méthodes : étude épidémiologique rétrospective monocentrique conduite aux urgences adultes de Toulouse. Comparaison des flux le week-end suivant l'attentat de Nice du 14 juillet 2016 aux autres week-ends de juillet 2016 (référence 1) ainsi qu'aux week-ends de juillet 2015 (référence 2). Analyses complémentaires portant sur le recours pour motifs psychiatriques. Résultats : le week-end suivant l'attentat nous observons une hausse de 13 patients soit 4,8 % pour la référence 1 et de 4 patients soit 1,3 % pour la référence 2. le recours pour des motifs de faible gravité classés CCMU 1 et 2 qui est de 79 % présente une légère hausse de respectivement 5 % et 3 % par rapport aux références 1 (74 %) et 2 (76 %). le taux de recours pour motifs psychiatriques est de 4 %, en baisse comparativement aux références 1 (7 %) et 2 (6 %) mais la part des troubles anxieux est accrue 19 % le week-end suivant l'attentat, 10 % pour la référence 1 et 14 % pour la référence 2. Ces variations quantitativement faibles non pas rendu l'analyse statistique pertinente. Conclusion : nous n'observons pas de baisse de l'afflux des patients aux urgences de Toulouse dans les trois jours après de l'attentat de Nice. Ce résultat ne semble pas en faveur du caractère traumatisant de la médiatisation sur des populations éloignées de l'évènement. Néanmoins les variations de flux observées dans cette étude pourraient laisser supposer des réactions de stress aigu. Des études sur de plus grands effectifs seraient souhaitables pour vérifier ce dernier point.

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