Duret, Stéphanie
(2019)
Utilisation du mycophénolate parmi les femmes en âge de procréer et les femmes enceintes en France
entre 2010 et 2017.
Thèse d'exercice en Thèses > Pharmacie, Université Toulouse III - Paul Sabatier.
Résumé en français
Le mycophénolate (MPH) est un agent immunosuppresseur tératogène majeur. Indiqué en prévention du rejet d'allogreffe de rein, foie et coeur, il est aussi utilisé dans le traitement de maladies auto-immunes. De nombreux cas de malformations et d'avortements spontanés après exposition in utero au MPH ont conduit les autorités à contre indiquer son utilisation pendant la grossesse et à renforcer les conditions de prescription et de délivrance chez les femmes en âge de procréer en 2016. Il est apparu nécessaire de faire un état des lieux récent des pratiques de prescription et de délivrance du MPH en France. Pour cela les données de remboursements et les données des hospitalisations disponibles dans le Système National des Données de Santé (SNDS) ont été exploitées. Les objectifs étaient de décrire l'utilisation du MPH dans l'ensemble de la population entre 2010 et 2017, puis chez les femmes en âge de procréer et chez les femmes enceintes. Au total 94 121 patients ont été inclus dont 17 726 femmes en âge de procréer et chaque année il y avait une augmentation du nombre d'utilisateurs (+43% sur la période). Plus de deux tiers d'entre eux (67%) avaient un diagnostic de greffe d'organe, parmi lesquels 66% avaient une greffe de rein et 17% une greffe hépatique, le tiers restant n'en avait pas et parmi eux le lupus et le syndrome néphrotique étaient les principaux diagnostics retrouvés (19% chacun). Afin de décrire les changements de thérapeutiques à visée immunosuppressive, 852 grossesses avec un remboursement de MPH dans l'année précédente et/ou au cours de la grossesse ont été identifiées sur la période. Un arrêt précoce du MPH dans l'année précédant la grossesse a été identifié pour la plupart des grossesses mais pour 20% d'entre elles il était trop tardif (souvent au cours du 1er trimestre). De plus, 383 grossesses étaient exposées au MPH (11% des grossesses de la période) parmi lesquelles 43% ont eu une issue défavorable. Les résultats montrent un défaut de sensibilisation des jeunes femmes sur le risque du MPH au cours de la grossesse. Celle-ci doit être renforcée et la surveillance des grossesses exposées doit être poursuivie. Une étude approfondie sur le risque de malformation lors d'une exposition au MPH in utero est requise.
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Date de soutenance: |
13 Septembre 2019 |
Directeur(s) de thèse: |
Dray-Spira, Rosemary |
Sujet(s): |
Thèses > Pharmacie |
Facultés: |
Facultés > Pharmacie |
Mots-clés libres: |
Mycophénolate - Imunosuppresseur - Tératogène - Grossesse |
Déposé le: |
06 Oct 2021 15:02 |
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