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Évaluation quantitative d'un dispositif départemental innovant de prise en charge de la crise psycho-comportementale à l'adolescence

Der Kasbarian, Raphaël (2020) Évaluation quantitative d'un dispositif départemental innovant de prise en charge de la crise psycho-comportementale à l'adolescence. Thèse d'exercice en Thèses > Médecine spécialisée, Université Toulouse III - Paul Sabatier.

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Résumé en français

Introduction : la crise psycho-comportementale est une modalité fréquente d'expression du mal-être des adolescents. Il est central de déterminer la gravité de cette crise et de mettre en place les modalités de prise en charge adaptées. C'est pourquoi les adolescents doivent avoir accès à un service de consultation spécialisé réactif. Les données actuelles montrent que de nombreux systèmes de santé sont en difficulté face à cette situation et les mesures prises en réponse restent variables et peu consensuelles. Dans un contexte de virage ambulatoire global dans le système de soin, le dispositif départemental réactif pour adolescents (DDRA31) a été mis en place progressivement depuis 2017 en Haute-Garonne. Il a pour vocation de permettre aux adolescents en crise un accès rapide à une consultation spécialisée et un accompagnement de sortie de crise d'une durée inférieure à trois mois. Dans ce contexte, un projet d'évaluation mixte quantitative-qualitative de ce dispositif a été élaboré. Nous en présentons ici la partie quantitative. L'objectif de cette évaluation était de mettre en évidence un effet de la mise en place du dispositif sur les consultations et hospitalisations d'adolescents, pour motif ou diagnostic psychiatrique, aux urgences du CHU de Toulouse. Méthodes : notre étude consistait en une analyse rétrospective selon un schéma d'étude quasi-expérimentale comparant des données avant/après issues des services d'urgences adulte et enfant du CHU de Toulouse. L'extraction des données a permis de caractériser les passages aux urgences des adolescents âgés de 12 à 17 ans révolus, résidant en Haute-Garonne, sur la période allant de 2014 à 2019. Le critère d'évaluation principal analysé était le taux d'incidence annuelle de passage aux urgences pour motif ou diagnostic psychiatrique. Les critères secondaires étaient le taux d'incidence annuelle d'hospitalisation en service psychiatrique et l'étude des motifs, diagnostics, et modes de sortie associés aux passages aux urgences des adolescents. L'analyse était descriptive dans un premier temps puis s'attachait à caractériser l'impact du dispositif étudié par une étude des taux d'incidence annuelle de passage aux urgences et d'hospitalisation ainsi que par une modélisation du risque d'hospitalisation par régression logistique à effets mixtes. Résultats : 6686 passages aux urgences pour motif ou diagnostic psychiatrique, réalisés par 4245 adolescents ont été étudiés entre 2014 et 2019. Le taux d'incidence annuelle de passage aux urgences pour motif ou diagnostic psychiatrique est resté stable au cours de l'étude, passant de 14,0 (IC 95 % : 13,2-14,9) pour cent adolescents, en 2014, à 13,9 (IC 95 % : 13,2-14,7), pour cent adolescents, en 2019. Les filles étaient sur-représentées dans notre échantillon (60,0%), de même que pour les adolescents âgés de 15 à 17 ans (62,7%). L'analyse des taux d'incidence annuelle d'hospitalisation en service psychiatrique après passage aux urgences pour motif ou diagnostic psychiatrique montrait une diminution de ce dernier, à partir de l'année 2017 inclue, passant de 38,3 (IC 95% : 34,1-42,8) pour cent adolescents, en 2014 à 24,2 (IC 95% : 21,2-27,4) pour cent adolescents, en 2019. La modélisation du risque d'hospitalisation en service psychiatrique après passage aux urgences pour motif ou diagnostic psychiatrique a mis en évidence un effet protecteur de l'année à partir de 2017 inclue avec un rapport de côtes passant de 0,63 (IC 95 % : 0,49-0,80), en 2017 à 0,52 (IC 95 % : 0,41-0,67), en 2019. Conclusion : aucun effet du dispositif n'a été mis en évidence sur l'incidence annuelle de passage aux urgences pour motif ou diagnostic psychiatrique, entre 2014 et 2019. En revanche, notre étude a montré un impact possible de l'implantation du DDRA31 sur la réduction de 37 à 48% du risque d'hospitalisation en psychiatrie d'adolescents. Une prolongation de l'étude pourrait être intéressante pour disposer de plus de temps de recul post mise en place du dispositif.

Date de soutenance: 6 Octobre 2020
Directeur(s) de thèse: Leroy, Valériane and Revet, Alexis
Sujet(s): Thèses > Médecine spécialisée
Facultés: Facultés > Purpan
Mots-clés libres: Adolescence - Psychiatrie - Crise psycho-comportementale - Urgences - Consultations - Hospitalisation - Ambulatoire
Déposé le: 04 May 2021 13:11

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