Effets indésirables du pyrazinamide dans le traitement de la tuberculose chez le sujet âgé de plus de 75 ans

Rousset, Stella (2020) Effets indésirables du pyrazinamide dans le traitement de la tuberculose chez le sujet âgé de plus de 75 ans. Thèse d'exercice en Thèses > Médecine spécialisée, Université Toulouse III - Paul Sabatier.

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Résumé en français

Contexte : le pyrazinamide (PZA), un médicament anti-tuberculeux de première ligne, a un profil de sécurité controversé chez les sujets âgés. Notre objectif était d'évaluer la fréquence, la gravité et les facteurs de risque d'effets indésirables (EI) chez les sujets âgés de plus de 75 ans traités avec ou sans PZA pour une tuberculose. Patients et méthodes : étude rétrospective monocentrique incluant tous les patients âgés de plus de 75 ans traités pour une tuberculose-maladie entre 2008 et 2018 au CHU de Toulouse. La fréquence, le type, la sévérité et l'imputabilité des EI du traitement anti-tuberculeux ont été comparés entre les patients recevant ou non du PZA. Les facteurs de risque d'EI ont été recherchés en analyses univariée et multivariée par régression logistique. Résultats : parmi les 110 patients inclus, 54 (49,1%) ont reçu des traitements avec PZA (groupe 1) et 56 (50,9%) ont eu des traitements sans PZA (groupe 2). Les groupes étaient comparables concernant la gravité et les localisations des tuberculoses-maladies. Comparés au groupe 1, les patients du groupe 2 étaient plus âgés, moins autonomes, et recevaient plus souvent des traitements d'épreuve. Des EI du traitement anti-tuberculeux sont survenus chez 31 patients/54 (57,4%) dans le groupe 1 et 15/56 (26,8%) du groupe 2 (p = 0,003). Il y avait significativement plus d'EI rénaux (9,3% contre 0%, p = 0,026) dans le groupe 1, ainsi qu'une tendance à plus d'EI hépatiques (18,5% contre 12,5%, p = 0,38), digestifs (22,2% contre 8,9%, p = 0,054) et allergiques (14,8% contre 3,6%, p = 0,12) dans le groupe 1. Des EI du PZA sont survenus chez 40,7% des sujets exposés, conduisant à son arrêt dans 63,6% des cas. Il y avait significativement plus d'EI de l'éthambutol (32,6% versus 5,8%, p = 0,001), de la rifampicine (42,3% versus 21,8%, p = 0,04), et d'EI graves (24,1% contre 8,9%, p = 0,03) chez les sujets du groupe 1. L'utilisation du PZA était le seul facteur de risque indépendant d'EI du traitement anti-tuberculeux (odds ratio 3,75, IC95% 1,5-9,6, p = 0,0056). Aucun facteur prédictif d'EI du PZA n'a été identifié. Conclusion : chez des sujets français âgés de plus de 75 ans, l'utilisation du PZA était associée à des EI du traitement anti-tuberculeux plus fréquents, et sa toxicité n'était pas prévisible. Ces résultats découragent l'utilisation du PZA dans cette population.

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