Connaissance et application des 10 règles d'or de prévention cardiovasculaire chez le coureur à pied participant à l'édition 2017 du Marathon du Cognac (16)

Bonneau, Pauline (2019) Connaissance et application des 10 règles d'or de prévention cardiovasculaire chez le coureur à pied participant à l'édition 2017 du Marathon du Cognac (16). Thèse d'exercice en Thèses > Médecine générale, Université Toulouse III - Paul Sabatier.

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Résumé en français

Objectifs : la course à pied est un sport en plein essor. Les événements cardiovasculaires survenant au cours d'une activité physique peuvent être à l'origine de mort subite. Les examens médicaux tels que l' ECG ou l'épreuve d'effort permettent de détecter des anomalies cardiaques, mais ont une faible spécificité. Une meilleure prévention par l'éducation du sportif pourrait réduire ces évènements graves. Les 10 règles d'or édictées par les cardiologues du sport permettent de sensibiliser les sportifs aux comportements à risques cardiovasculaires. Cette étude a pour objectif principal d'évaluer la connaissance de ces "10 règles d'or", et d'objectiver secondairement leurs mises en application, dans une population de coureurs à pied. Méthodes : une enquête a été menée par un questionnaire auprès de 733 coureurs amateurs concourant au marathon du Cognac, sur trois distances différentes : marathon, semi-marathon, et 11,5kms. Résultats : parmi les 733 coureurs éligibles, l'âge moyen était de 44 ± 12 ans, dont 68% d'hommes, 38% de licenciés, 19% marathonien, 51% au semi-marathonien, 30% coureurs du 11,5km. Le terme "10 règles d'or" était peu connu dans notre échantillon (13%). Le message était transmis principalement par les médecins (46%) et par les clubs de sport (19%). Néanmoins, prises une à une, ces règles de bonne pratique étaient globalement connues. Les risques liés aux douleurs thoraciques, palpitations, malaises ou au manque d'échauffement étaient connus à 78%. Les risques d'un entrainement dans des conditions climatiques extrêmes ou d'une hydratation inadéquate était connus à 65%. 70% savaient que l'automédication et le dopage étaient mauvais pendant l'effort. 51% connaissaient les risques de la fièvre au cours du sport. 68% disaient connaitre le bilan médical à faire avant une activité sportive. La nécessité de signaler les palpitations, malaises ou douleurs thoraciques liées à l'exercice était appliquée à 90%, et particulièrement chez les coureurs plus âgés > 40ans (94% p<0,05). 68% des participants respectaient un échauffement suffisant, majoritairement chez les plus de 40 ans(75%, p<0,05). Une bonne hydratation, à l'entrainement comme en compétition, était adéquate chez 47%, surtout chez les plus de 40 ans, les licenciés et les coureurs de longues distances du 42km et 21km (respectivement : 71%, 57% et 54% p<0,05). 52% s'abstenaient de courir lors de températures basses, 61% lors de températures hautes et 57% lors de pic de pollution. 84% évitaient l'automédication pendant l'effort. Un tiers évitait le sport durant les 8 jours suivant un épisode de fièvre. Les licenciés s'abstenaient un peu mieux de courir avec de la fièvre(40% p<0,05). Chez les coureurs de <40 ans ou coureuses de < 50 ans, seulement 33% avaient fait le bilan recommandé avec un électrocardiogramme. Parmi les hommes de > 40 ans ou les femmes de > 50ans, seulement 46% avaient bénéficié d'une épreuve d'effort avant la participation à une compétition. Conclusion : le terme "10 règles d'or" est mal connu des coureurs. Une dénomination commune aux médecins, aux fédérations sportives et au ministère des sports permettrait de mieux diffuser l'information. Les médecins généralistes sont les premiers acteurs de l'éducation des sportifs, notamment lors de la délivrance du CACI. Ils devraient cibler les plus jeunes, notamment sur l'éviction du sport en cas de fièvre ou sur le dépistage des lésions cardiovasculaire par l'ECG ou l'épreuve d'effort. Les licenciés étant les mieux sensibilisés, la diffusion du message par les clubs est un atout, et un donneur d'alerte. D'autant plus que le médecin rencontrera de moins en moins ces sportifs "en bonne santé", du fait de la prolongation des licences jusqu'à 3 ans.

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