Dessort, Hélène
(2019)
Toxine botulique de type A, baclofène et risque de chutes, dysphagie, pneumopathie et décès chez les patients atteints de spasticité.
Thèse d'exercice en Thèses > Médecine spécialisée, Université Toulouse III - Paul Sabatier.
Résumé en français
Introduction : les injections intramusculaires de toxine botulique de type A (BoNT-A) et le traitement par baclofène par voie orale sont couramment utilisés dans le traitement de la spasticité. Le profil de sécurité de chaque médicament par rapport à l'autre et leur tolérance chez les personnes âgées ne sont pas bien connus. Par conséquent, nous avons cherché à déterminer si les injections de toxine botulique chez les patients spastiques étaient associées à un risque accru de dysphagie, de chutes, de pneumonie ou de décès par rapport au traitement par baclofène avec une analyse en sous-groupe dans la population gériatrique. Nous avons sélectionné ces quatre effets indésirables car pourvoyeurs de morbi-mortalité, notamment chez le sujet âgé. Ils ont déjà décrits pour la toxine botulique et peuvent être suspectés pour le baclofène de par ses mécanismes pharmacologiques (faiblesse musculaire, action anticholinergique...).
Méthode : nous avons mené une étude observationnelle à partir de Vigibase(r), la base de données internationale de pharmacovigilance de l'OMS. Nous avons étudié les rapports des quatre effets indésirables d'intérêt durant la période de
2008 à 2018, chez les patients traités par injection intramusculaire de toxine botulique ou par baclofène par voie orale dans l'indication de la spasticité. Nous avons effectué une analyse de disproportionnalité permettant d'estimer un risque de déclaration de chaque effet indésirable pour le groupe toxine botulique versus baclofène en calculant un Odds Ratio avec intervalle de confiance à 95%. Pour prendre en compte les facteurs de confusion, nous avons fait une analyse multivariée en ajustant sur les variables suivantes : l'âge, le sexe, la provenance (Etats-Unis), le type de rapporteur (médecin) et le nombre de traitement associé. Des analyses secondaires ont été effectuées chez les cas âgés de plus de 65 ans.
Résultats : nous avons trouvé 409 cas pour la toxine botulique et 575 cas pour le baclofène avec respectivement 106 (25,9%) et 33 (5,7%) des quatre effets indésirables d'intérêt. Comparativement au baclofène, on retrouvait un risque accru de déclaration de dysphagie (ROR 10,3; IC 95% 5,3 - 23,1), de pneumonie (ROR 4,03; IC 95% 1,6 - 10,6) et de décès (ROR 10,8;
95 % IC 3,4 - 4,8) chez les patients traités par toxine botulique. Chez les patients âgés de 65 ans et plus, nous avons constaté un risque accru de dysphagie (ROR 6,39; IC 95% 2,31-20) et de chutes (3,94 ROR; IC 95% 1,16-15,08).
Conclusion : notre étude suggère un risque plus élevé de déclaration de dysphagie, de pneumonie et de décès chez les patients traités par toxine botulique comparativement au baclofène. Ce sur-risque est moindre chez les personnes âgées, ce qui suggère que le profil de sécurité d'utilisation du baclofène chez cette catégorie de patients est moins bon que chez les patients plus jeunes.
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Date de soutenance: |
29 Novembre 2019 |
Directeur(s) de thèse: |
Montastruc, François |
Sujet(s): |
Thèses > Médecine spécialisée |
Facultés: |
Facultés > Purpan |
Mots-clés libres: |
Toxine botulique de type A - Baclofène - Pasticité - Effet indésirable - Pharmacovigilance - Gériatrie |
Déposé le: |
02 Oct 2020 13:09 |
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