Etude de la mise en place du drug checking par spectroscopie infrarouge dans un centre d'accueil et d'accompagnement à la réduction des risques des usagers de drogues

Goncalves, Ruben (2019) Etude de la mise en place du drug checking par spectroscopie infrarouge dans un centre d'accueil et d'accompagnement à la réduction des risques des usagers de drogues. Thèse d'exercice en Thèses > Pharmacie, Université Toulouse III - Paul Sabatier.

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Résumé en français

Introduction : le drug checking est un service destiné aux usagers de drogues comprenant une analyse du produit et un entretien individuel incluant des conseils de réduction des risques. Il met en œuvre différentes techniques analytiques mais peu d'études démontrent leur intérêt en pratique courante. L'objectif principal de ce travail est d'évaluer la capacité d'un spectromètre infrarouge (IR) à dépister des substances psychoactives (SPA) sur site dans un Centre d'Accueil et d'Accompagnement à la Réduction des risques des Usagers de Drogues (CAARUD). Les objectifs secondaires sont de faire une description des usagers demandant une analyse de leur produit ; de confronter ce qu'ils pensent avoir acheté avec les résultats d'analyse des substances issus du laboratoire de pharmacologie-toxicologie du CHU de Bordeaux. Méthode : durant l'année 2018, ont été inclues toutes les demandes d'analyse de produit réalisées au CAARUD de Bordeaux par spectrométrie IR et vérifiées par la technique de référence (LC-MS/MS, LC-DAD, GC-MS) au CHU de Bordeaux. 4 indicateurs ont été définis : la correspondance totale ; la correspondance partielle ; la non-correspondance ; la correspondance entre le produit supposé acheté et le résultat du laboratoire. Les données socioéconomiques et les données sur le produit ont également été recueillies. Résultats : 136 échantillons ont pu faire l'objet d'une comparaison. Le spectromètre IR identifiait au moins une substance dans 92% des cas, le plus souvent celle d'intérêt. Une correspondance totale a été retrouvé dans 48% des cas, correspondant aux échantillons ne contenant qu'une seule substance. Dans le cas des mélanges, la correspondance partielle était de 44%. Le bon produit n'a pas été identifié par le spectromètre IR dans 8% des cas, correspondant aux buvards, cannabis et certaines SPA présentes en mélange ou en faible quantité. Selon les données du questionnaire, le produit identifié au laboratoire ne correspondait pas au produit supposé acheté dans 5,1% des cas. Les SPA principalement identifiées étaient la cocaïne (29,4%), la MDMA (27,9%), l'amphétamine (12,5%) et l'héroïne (11%) Discussion et conclusion : le spectromètre IR permet une détection simple et rapide d'au moins une molécule, le plus souvent celle d'intérêt. C'est un outil réactif et adapté à un public urbain en grande précarité achetant de faibles quantités consommées rapidement. Il est cependant limité à des matrices types poudres et comprimés et est peu adaptée pour les buvards, le cannabis, les substances en mélange ou présentes en faible teneur pour lesquelles la spectrométrie de masse reste la technique de référence.

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