Fièvre de l'enfant aux urgences : les examens sont-ils judicieusement prescrits ? Étude de pratiques professionnelles chez les médecins urgentistes du Centre Hospitalier de Cahors

Harmand, Pierre (2019) Fièvre de l'enfant aux urgences : les examens sont-ils judicieusement prescrits ? Étude de pratiques professionnelles chez les médecins urgentistes du Centre Hospitalier de Cahors. Thèse d'exercice en Thèses > Médecine générale, Université Toulouse III - Paul Sabatier.

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Résumé en français

Introduction : la fièvre est un symptôme fréquent chez l'enfant et pourvoyeur de nombreuses inquiétudes et consultations aux urgences. Elle est la cause de la réalisation de nombreuses explorations biologiques ou radiologiques. Nous avons souhaité, dans un premier temps, faire un état des lieux des pratiques et, dans un second temps, analyser les éléments incitant les praticiens à prescrire des explorations. Matériel et méthode : notre travail est une étude rétrospective monocentrique réalisée dans le service des urgences du Centre Hospitalier de Cahors. Nous avons recueilli les données de l'année 2017 concernant le passage aux Urgences des enfants, entre 3 mois et 3 ans, consultant pour le motif de fièvre. Un questionnaire a par la suite été distribué aux praticiens. Il contenait 9 courts cas cliniques et les interrogeait sur leur vécu de la pédiatrie. Résultats : 204 dossiers ont été analysés. Nous constatons qu'un certain nombre d'examens complémentaires ont été réalisés (67%) avec des taux très importants de dosages de paramètres biologiques tels que CRP (100%) et PCT (100%). Pourtant, dans les questionnaires, il est retrouvé des taux nettement moindres tels que 30% pour la PCT. Bien que les praticiens identifient correctement les situations graves et nécessitant des explorations, nous avons mis en évidence que certains facteurs influent sur les prescriptions. Ainsi, 62,5% des praticiens déclarent appréhender la pédiatrie, avec comme motifs principaux la gestion de l'angoisse parentale (60%), une clinique et une évolution différente de l'adulte (50%). Il se dégage également un manque de formation ressenti par 50% des praticiens. Or, nous avons pu mettre en évidence que celle-ci permet de diminuer les prescriptions. L'informatisation du service semble également avoir un impact sur le nombre d'explorations prescrites. Cela peut expliquer en partie la différence entre les données du service et les questionnaires. Cette variation peut aussi s'expliquer par des conditions d'analyses et de réflexions différentes de celles rencontrées dans une situation réelle. Enfin, au travers de notre étude, nous avons pu constater que les urgentistes ont des diagnostics majoritairement justes lorsqu'ils sont posés. En effet, le diagnostic d'hospitalisation était similaire à celui posé aux Urgences dans 55% des cas ; les 45% restants ne bénéficiant pas de diagnostic initial de la part des urgentistes. Conclusion : cette étude nous confirme que les praticiens prescrivent les examens complémentaires dans la bonne optique : rechercher et éliminer la gravité, avec un sens diagnostic tout à fait satisfaisant. Néanmoins, l'appréhension de la pédiatrie ainsi que le manque de formation des praticiens, ajoutés à l'informatisation du service, majorent ces prescriptions. Aussi, cela pourrait être des pistes de réflexion et de travail à mener à l'avenir afin de diminuer la sur-prescription.

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