Étude descriptive et comparative d'une population d'aidants naturels adressés à l'Hôpital de jour d'évaluation des fragilités et de prévention de la dépendance du Gérontopôle toulousain

Brunel, Baptiste (2018) Étude descriptive et comparative d'une population d'aidants naturels adressés à l'Hôpital de jour d'évaluation des fragilités et de prévention de la dépendance du Gérontopôle toulousain. Thèse d'exercice en Thèses > Médecine générale, Université Toulouse III - Paul Sabatier.

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Résumé en français

Introduction : En France, un quart des 11 millions d'aidants naturels recensés est âgé de 65 ans ou plus : outre les problématiques médicales inhérentes à cette tranche d'âge, nous suspectons que leur position d'aidant naturel les fragilise d'avantage. Objectif : Décrire et comparer le profil des patients aidants naturels au reste de la population globale des sujets âgés adressés pour primo-évaluation à l'Hôpital de Jour d'Évaluation des Fragilités et de Prévention de la Dépendance. Matériel et méthode : Étude observationnelle descriptive rétrospective monocentrique d'une population de patients âgés de plus de 65 ans, primo-évalués à l'HDJEFPD entre janvier 2016 et mai 2018, dont une partie s'était déclarée aidant informel. Résultats : 1711 patients ont été inclus : 153 dans le groupe " aidants " et 1558 chez les " non-aidants ". S'ils avaient le même âge en moyenne (81,9 vs 82,7 ans) et le même niveau de comorbidités, les hommes étaient plus représentés chez les aidants que chez les non-aidants (43,14 % versus 32,64%, p=0,009). Les sujets inclus étaient principalement des femmes dans les deux groupes (56,86 % versus 67,36 %, p=0,009). Les sujets aidants étaient plus autonomes avec de meilleures aptitudes fonctionnelles sur les échelles ADL (score moyen de 5,72 versus 5,39) et IADL (score moyen 6,39 versus 5,24, p<0,001) et physiques sur le SPPB (52,29 % de bonnes performances contre 33,1 %, p=0,001), moins altérés cognitivement sur le MMSE (score moyen de 26,18 versus 23,57, p<0,001) et moins dénutris sur le MNA (69,93 % de non-dénutris versus 55,73 % chez les non-aidants, p=0,001). Leur consommation d'alcool était plus importante (présente chez 46,21 % versus 34,05 %, p=0,001). Néanmoins, les aidants fragiles n'étaient pas significativement plus nombreux sur les critères de Fried (47,71% versus 55,09% de non-aidants fragiles, p>0,05). Conclusion : Les aidants sont plus autonomes, moins altérés cognitivement et dénutris que la population du même âge. Notre travail n'a pas permis de prouver qu'ils étaient plus fragiles, à l'instar de notre hypothèse de départ, sans montrer l'inverse. En supposant que le concept actuel de fragilité ne tient pas compte de la "fatigue morale", bien réelle et de forte prévalence chez ses sujets âgés aidants, il serait intéressant de réaliser des travaux ultérieurs visant à l'étudier afin de pouvoir proposer son dépistage sur des structures de prévention similaires de la fragilité.

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